Dans sa pratique, l’artiste Olivier Ricard étudie ces rapports interactifs en tant que phénomènes, entre l’image, la narration et le dispositif, en s’attardant aux possibilités formelles ainsi qu’au potentiel narratif de l’installation vidéo. Ainsi, ses réflexions s’élaborent à partir de la question du récit et des codes cinématographiques, et basculent notamment vers des notions d’espace, de temporalité, de simultanéité, de transparence. À travers sa production, il cherche à revisiter l’écran afin de permettre à l’image projetée de prendre différentes formes et de se déployer dans l’espace en une multitude d’objets- images. Il se préoccupe ainsi de la matérialité de la projection vidéo, de ses spécificités de mise en espace, ainsi qu’à l’étroite relation qu’entretiennent la projection lumineuse et un support donné. Les mises en scène qu’il filme proposent une certaine ouverture narrative alors qu’il priorise l’ambiguïté, l’errance, la lenteur, l’inaction, et où l’idée d’interagir sans interagir génère à elle seule tout un potentiel de compréhension. Il interroge ainsi la narrativité établie à partir de ce qu’il considère être une alternative au récit ainsi qu’au dispositif cinématographique en s’intéressant d’abord à ce qui la génère, puis à ce qui la transforme, la modifie ou bien l’annihile complètement. L’artiste réfléchit également à cette possibilité d’un récit naissant dans l’imaginaire du spectateur puisqu’il le considère tout de même comme un acteur de la narrativité capable de générer lui-même un récit, lequel lui serait spécifique et unique.
Olivier Ricard détient un baccalauréat en arts visuels (nouveaux médias) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) au terme duquel il a obtenu quatre prix dont le prix Silex, en 2017, pour son projet de fin d’études Histoire en suspens. Ce prix lui a permis de faire une résidence de trois mois à l’Atelier Silex et de présenter le projet Les formes errantes, qui a ensuite été exposé à l’UFR des Arts à Amiens, en France, en 2019. Depuis 2018, Olivier participe à la réalisation d’expositions et d’évènements artistiques à Trois-Rivières, dont le Projet Bifrost, un projet multidisciplinaire de videomapping extérieur. Au printemps 2021, il complète une maitrise par cumul en arts à l’UQTR et travaille comme coordinateur du studio numérique Cobalt, situé à l’Atelier Silex.